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18.04.2024| Lecture de 9 minutes

« Sit back and relax »

Amelie 1Amélie Leclerc, associée-cofondatrice

Notre virée dans l’Ouest nous a permis de mieux comprendre la fameuse « West Coast vibe» : un rythme plus lent, des habitants plus détendus, avec une propension à profiter de la nature et un plus grand souci de leur alimentation et de leur santé.

De Vancouver à Seattle, c’est à cette cadence que nous avons vibré dans les derniers jours et qui nous a poussé à nous demander ce qui crée cette atmosphère particulière sur la côte Pacifique. C’est ce que je vais vous exposer dans les prochaines lignes.

Connexion à la nature

Toutes deux sur la côte Pacifique, Seattle et Vancouver sont situées entre mer et montagnes et offrent un panorama spectaculaire, peu importe où l’on pose l'œil. Vancouver se trouve aux abords de la baie Burrard, au nord, et du fleuve Fraser, au sud, le tout couronné par les Rocheuses. Tant qu’à elle, Seattle est bordée par les eaux du Puget Sound, à l’ouest, et le lac Washington, à l’est, tout en étant surplombée des montagnes formant les chaînes Olympiques et des Cascades. Seattle est d’ailleurs surnommée la Cité Émeraude en honneur des forêts verdoyantes qui l’entourent.

Il est donc bien certain que la position géographique de Vancouver et Seattle y est pour quelque chose dans la « vibe » particulière qu’on y ressent. Les habitants vivent au rythme de la nature qu’ils côtoient. Un serveur d’un des restos testés à Vancouver nous mentionnait que l’accès rapide aux montagnes de ski (seulement 30 à 45 minutes pour se retrouver sur les pentes) a un impact sur les horaires de travail, les bureaux se vidant dès 16h lors des belles journées d’hiver. Et il en va de même pour l’été, où les fanatiques de randonnées et de vélo s’en donnent à coeur joie. Toute occasion est bonne pour profiter un peu de plein air!

Même le système de transport est affecté par les sports extérieurs. À Vancouver, tous les autobus et tramways possèdent des supports à vélo et autres équipements sportifs. Même la flotte de l’entreprise de covoiturage Evo, l’équivalent de leur Communauto, est munie de supports sur chacune des voitures permettant d’y ajouter vélo, kayak ou ski sans souci.

Voiture Evo!

En plus, la nature n’est pas accessible qu’en périphérie des centres urbains, mais bien directement au cœur de ceux-ci. À titre d’exemple, Vancouver possède l'un des plus grands parcs urbains d'Amérique du Nord, le parc Stanley, qui couvre 4 049 km, soit presque quatre fois la taille de Central Park! Et les habitants l’utilisent pleinement: jardin botanique, pistes cyclables, terrains sportifs de toutes sortes, et même une microbrasserie permettent aux Vancouvérois de profiter pleinement du grand air… à quelques pas seulement de leur habitation. Quant à elle, Seattle offre un immense parc sur le bord de la rive, avec vue sur les montagnes, mettant en valeur diverses espèces de plantes et fleurs de la région, le tout agrémenté d'œuvres d’arts d’artistes locaux.

Stantley Park

Probablement par amour profond pour la nature qui les entoure, on sent un immense respect des habitants envers l’environnement. La propreté des lieux est frappante : aucun déchet par terre, les haies sont taillées à la perfection, même les feuilles mortes sont ramassées au fur et à mesure. Montréal a ici une belle leçon de propreté à tirer de la côte! Même après un samedi soir de rassemblements à la plage, on y voit aucun détritus restant. On remarque aussi des affiches de corvées régulières organisées par les communautés de Vancouver et Seattle et même les marques et commerces locaux se mettent de la partie. Fort de ce respect profond des habitants envers la nature, il n’est pas étonnant d’apprendre que Greenpeace a été fondée à Vancouver en 1969.

Les instances municipales ont définitivement aussi un rôle crucial à jouer dans ce respect de la conservation de la nature. Nous avons notamment vu un projet de collaboration entre la ville de Vancouver et l’University of British Columbia visant à créer des zones de pollinisation dans différents quartiers de la ville, le tout développé par les étudiants du département d’architecture et d’urbanisme.

Polénisation

Parlant d’urbanisme, Vancouver a mis en place un plan garantissant que peu importe l’axe dans lequel on regarde, on a vue sur les montagnes au loin. L’accès aux cours d’eau est aussi drôlement bien réfléchi, et ce, dans les deux métropoles. À Seattle, on a pu découvrir le Alaskan Way, s’étendant sur plus de 17 pâtés de maisons, permettant aux citadins d’atteindre plus facilement l’eau et la nature. Ce projet de revitalisation vise à reconnecter les quartiers entre eux de manière plus efficace, tout en permettant à chacun un accès plus direct aux berges.

Il va sans dire que les citoyens des villes visitées ne sont pas peu fiers de leur territoire. Étant de passage au Apple Store de Seattle pour tester les nouvelles Vision Pro (on vous en reparle assurément dans un prochain contenu car c’est complètement fou!), notre conseiller attitré à la démo s’intéresse à notre périple et y va de ses suggestions à ne pas manquer : la rivière à saumons, les randos à proximité de la ville et bien sûr, profiter des cours d’eau. Même chose avec notre chauffeur d’autobus pour le trajet entre Vancouver et Seattle qui nous a encouragés à profiter du paysage pour la durée du trajet. La nature est au cœur des préoccupations, définitivement.

Connexions à la communauté

La vibe de la côte Ouest, c’est aussi humain, c’est aussi le besoin de connexion avec l’autre. Les gens sortent, sont à l’extérieur et on voit beaucoup de rassemblements. Les villes sont aménagées pour permettre aux communautés de se retrouver ensemble.

À Seattle, les installations accessibles au public étaient frappantes: places publiques et parc aménagés pullulent au fil des rues. On a beaucoup apprécié les installations du Pier 69 où des chaises Adirondack ont été mises sur place pour permettre aux habitants d’admirer l’eau et de passer du bon temps. Un terrain de mini soccer avait aussi été aménagé pour permettre des matchs impromptus et des affrontements amicaux. Il est aussi possible d’y venir les samedis, en soirée, pour partager des s’mores en famille ou entre amis, le tout gracieusement offert par un organisme de la communauté.

Nature à Seattle!

D’un côté plus… inusité, on a aperçu un nombre incalculable de bancs de toutes sortes, que ce soit sur la voie publique, dans les parcs et même sur de nombreux édifices de la ville. Ils permettent aux habitants de prendre des pauses comme bon leur semble et apprécier le paysage, tout en pouvant connecter avec d’autres résidents.

On a aussi pris connaissance de diverses initiatives qui ont été mises en place au profit des communautés. On n’a qu’à penser à un géant comme Amazon qui a son siège social à Seattle et qui installe, sur son terrain, un « food truck » offrant des bananes à la communauté. Semble-t-il que quelque 6 500 à 7 000 bananes seraient distribuées chaque jour! On y a vu des familles venir chercher des grappes entières! L’entreprise a aussi érigé, sur son terrain, deux immenses boules de verre remplies de verdure et offrant un espace de travail collaboratif aux employés, en plus d’offrir un espace d’exposition à l’intérieur d’une de ses salles, permettant aux citoyens de venir y découvrir des artistes de la communauté.

Banane!

Lors de notre traditionnelle visite d’épicerie (Guillaume vous relate d’ailleurs toutes nos trouvailles dans un autre article!), nous avons croisé une petite ferme urbaine dans une ruelle d’un quartier huppé de Vancouver. Le propriétaire, un homme d’un certain âge assurément issu du mouvement hippie, nous invite à entrer en nous faisant des grands signes de la main. Il nous explique que ces installations sont non seulement un jardin communautaire, mais aussi, et surtout, une instance de formation pour la communauté. Ils nous raconte que plusieurs ateliers y sont donnés pour expliquer, entre autres, comment réutiliser la soie des cocons de papillons, comment cultiver le houblon, les meilleures pratiques de compostage, l’apiculture urbaine et plusieurs autres thématiques. On a même eu la chance de déguster une bière faite à base de la récolte de houblon du jardin et développée en partenariat avec une microbrasserie du quartier.

Malgré tout, pas besoin d’endroits parfaitement structurés pour permettre aux communautés de se rassembler. Nous avons eu un petit coup de cœur pour le bar Batch de Vancouver, situé dans le stationnement du BC Place Stadium, amphithéâtre des Lions de la Colombie-Britannique (CFL) et des Whitecaps de Vancouver (MLS). Quelques tentes, deux feux de foyers, un bar en bois de palettes et quelques barils et tables de pique-nique et le tour est joué : on a un bar qui devient un endroit extrêmement fréquenté par les familles du coin.

À la lecture des quelques lignes ci-haut, vous pouvez bien imaginer le niveau de bonheur qui règne dans les villes côtières du Pacifique. Semble même que la ville avec l’indice de bonheur le plus élevé des États-Unis, Fremont, se trouve sur cette côte justement. Est-ce l’impact d’un territoire naturel et empreint de beauté sur le rythme de vie des gens? Ou peut-être serait-ce dû au nombre foisonnant de boutiques de cannabis sur le territoire? Chose certaine, nous aurions tout à gagner à s’inspirer davantage de ce mode de vie plus sain et définitivement plus zen.