19.10.2022| Lecture de 5 minutes
SIAL Paris 2022 | Une étape plus loin dans la quête de sauver la planète
Par Guillaume Mathieu, stratège de marque, associé
Lors de notre plus récent séjour en France pour participer à l’édition 2022 du SIAL Paris, nous avons été frappés par la conscience environnementale qui règne dans la Ville Lumière. Et notre visite au plus important salon de l’alimentation au monde nous a confirmé que nous avons encore beaucoup de croûtes à manger de notre côté de l’Atlantique.
Une ville qui a pris action
Séjour à l’étranger rime incontestablement avec visite d'épiceries pour nous chez ILOT. Et dès nos premiers arrêts, nous avons constaté que le plastique avait pratiquement complètement disparu des étalages de fruits et légumes. Les sacs en filet pour les oignons et clémentines sont en tissu. Les tomates, avocats, kiwi et figues sont protégés par du carton. Les fines herbes sont dans des boîtes cartonnées. Même les petits sacs pour regrouper les haricots ou choux de Bruxelles sont en papier.
Nos nombreuses discussions avec les locaux nous ont fait réaliser que ce virage est entamé depuis longtemps ici… mais que l’entrée en vigueur l’an dernier du premier décret du vaste projet de loi « anti-gaspillage pour une économie circulaire » visant à sortir le plastique jetable de Paris a accéléré les choses.
Et effectivement, cela est visible. Des gobelets à emporter (incluant les couvercles) aux pailles en passant par les sacs, tout est à base de papier. Fini le plastique. Même McDonald’s est présentement en campagne d’affichage pour annoncer les mesures mises en place contre le suremballage.
Un SIAL Paris plus vert
Les nombreux kilomètres de kiosques visités au SIAL nous ont également démontré à quel point nos cousins européens ont une longueur d’avance sur nous côté conscience environnementale. Du moins, en apparence.
Au niveau de l’organisation du salon, nous n'avons vu aucune fourchette, aucune paille, aucun pic ni même aucune assiette en plastique pour faire déguster les échantillons. Tout était en carton ou en bois… voire même mangeable. Cela était plus que contrastant avec plusieurs salons canadiens du genre fréquentés plus tôt cette année où le plastique était roi. Un organisme communautaire était même présent pour recueillir auprès des exposants les surplus alimentaires en fin de journée (car qui dit salon alimentaire dit inévitablement beaucoup de nourriture).
Et du côté des exposants, nous avons aperçu plusieurs emballages innovants boudant le plastique. Des cartons de lait à base de carton recyclé, des canettes en carton plutôt qu’en bouteille, de l’huile en conserve, des sauces en canette, des emballages de viande en aluminium allant directement au four, etc.
Imputabilité comme solution
Finalement, plusieurs experts rencontrés sur place militaient pour une plus grande conscientisation et imputabilité des différents acteurs de la chaîne alimentaire. On le sait, environ un tiers de la production alimentaire globale prend le chemin du dépotoir. Et bien que la vaste majorité des entreprises exposantes au SIAL Paris se disait soucieuse de l’environnement et indiquait respecter des méthodes de production « durables », rien ne semblait être mis en place pour le prouver.
La blockchain est évidemment une solution. Nous verrons de plus en plus d’entreprises emboîter le pas… Oui par transparence, mais surtout pour rendre imputables les divers acteurs de leurs chaînes d’approvisionnement. Comme le disait Walfredo della Gherardesca, CEO de Genuine Way, dans une conférence sur l’impact de la blockchain sur la transition énergétique, la blockchain est à propos de la responsabilité de tous et chacun. Les consommateurs veulent pouvoir scanner un article et savoir instantanément l’impact de leur choix sur l’environnement et la société. Nous sommes rendus là.
À une autre échelle, une jeune pousse technologique, ConnectingFood, présente dans l’aire d’exposition réservée aux startups du SIAL Paris, présentait un concept de poubelle intelligente qui, grâce à l’intelligence artificielle, permet d’identifier les sources de gaspillage des cuisines commerciales. Ainsi, les chefs et gestionnaires peuvent prendre conscience de ce qui est jeté pour adapter les recettes et mieux utiliser les matières premières. Encore une fois, le but est de rendre imputables les gens à la source.
Bien que nous pourrions avoir tendance à être découragés de voir le chemin à parcourir, je me sens plutôt optimiste face aux solutions existantes. Les législations à venir dans les prochains mois accéléreront les choses. Mais sommes-nous prêts?