10.05.2022| Lecture de 5 minutes
Vancouver, j’aime ta « vibe ».
Un texte de Amélie Leclerc, gestionnaire de marque, associée.
Je vous le dis d’emblée, ce texte est une lettre d’amour à une ville que j’ai eu le plaisir de découvrir dans les derniers jours dans le cadre de mon passage à l’exposition Grocery and Specialty Food West qui se tenait au Canada Place.
Vancouver, t’es magnifique et je m’ennuie déjà.
Peut-être est-ce le fait que je n'avais pas voyagé depuis avant la pandémie. Peut-être que l’hiver qui s’étirait au Québec m’a rendue plus sensible au printemps déjà bien entamé sur la côte ouest. C’est peut-être aussi, et fort probablement, dû au fait que cette ville rassemble deux de mes grandes passions : la bouffe et le plein air. Mais dès que j’ai fait mes premiers pas dans cette ville où je n’étais encore jamais allée, je suis tombée en amour.
Rappelons-le, nous y étions pour nous inspirer niveau alimentation. Et nous n’avons pas été déçus. Les valeurs alimentaires qui buzzent par chez nous depuis quelque temps, semblent, là-bas, ancrées depuis des lustres. Le bio est quasiment une norme, peu importe le type de commerce fréquenté. Même chose pour l’achat local même (et surtout) dans le vin. En épicerie, les portraits de producteurs à côté des fruits, des légumes ou des découpes de viande sont usuels. Et le flexitarisme ou même le végétarisme ne semblent pas être des courants marginaux, mais le tout fait définitivement partie de la culture. Au Fresh St Market, nous avons même vu qu’ils affichent leur section viande comme « Not Vegan ». Ça dit tout. Et ça résume pas mal la « vibe » de Vancouver.
Et une ville adaptant une telle culture ne peut qu’accueillir ses clients de manière unique dans ses commerces. Bien que nous n'ayons visité qu’une douzaine d’épiceries, toutes situées à distance de marche du centre-ville (allô 50km de marche en 4 jours!), toutes offraient une expérience de magasinage intéressante. Les lieux sont beaux, certains même théâtraux (nommons ici Whole Food Market et Fresh St Market). L’affichage est à la fois ludique tout en offrant une quantité folle d’information sur les produits et leurs provenances, et ce, même dans les bannières à rabais comme Save-on-food ou les épiceries ethniques comme Sungiven Foods. On sent qu’il y a un vrai souci, une réelle attention portée aux produits et aux services. L’alimentation ne semble pas une corvée, mais bien une passion contagieuse pour tous.
La scène gastronomique contribue aussi grandement à cette perception. Entre les recommandations d’amis (merci Christian « Curieux » Bégin) et mes recherches préliminaires, Guillaume et moi avons découvert des lieux simplement magiques. Plusieurs microbrasseries de bières ultras locales. Un izakaya authentique avec un service exclusivement en japonais. Un bistro français tenu par un ancien du Toqué avec une playlist des Trois accords, des oreilles de criss en entrée et un service en français. Une cuisine du terroir proposant un cake d’oursin tout simplement divin. Un vignoble urbain produisant son propre vin et mettant en valeur les produits de la région. Un petit café offrant les meilleures gaufres qu’on ait mangé de notre vie. Etc. Etc. Etc.
Et niveau plein air, au-delà des Rocheuses, magnifiques au loin, la nature est omniprésente. Les parcs sont partout. Au pied des édifices comme en bordure de l’eau. Notons ici Stanley Park qu’on a eu l’occasion de sillonner à vélo et qui nous a dépaysés instantanément, le tout, en plein cœur de la ville. Les arbres - en fleurs quand nous y étions - se multiplient entre les gratte-ciels. L’eau de la baie est quasi toujours visible et surtout accessible. Les plages existent en pleine ville. Les bernaches déambulent sur les trottoirs. Et les habitants s’emparent de cette nature en plein cœur de leur milieu de vie : à noter ici le nombre impressionnant de kayaks et d’embarcations que nous avons vus circuler sur les plans d’eau au centre de la ville.
Si j’avais un mot pour résumer Vancouver, au-delà de sa grande beauté, je dirais respect. Respect des habitants envers leur ville et la nature qui l’entoure. La propreté est frappante. Les trottoirs sont archi propres malgré justement les bernaches et ce qu’elles laissent derrière. Les mégots de cigarette ou les déchets sont inexistants malgré le très faible nombre de poubelles. Les plates-bandes sont belles et entretenues. Les commis de dépanneur nettoient les trottoirs entre deux clients. Les vélos sont maîtres. Et les gens sont gentils. Tout simplement.
Je m’y sentais à la maison, comme dans le Bas-du-Fleuve ou à Ferme-Neuve. Mais en pleine ville.
Bref, Vancouver, je t’aime.
Et j’espère te revoir bientôt.