On n’aura jamais payé si cher pour de l’eau

Parmi les grands courants identifiés par les experts de l’équipe d’organisation, il y a:

• L’émotion dans l’assiette, soit les aliments qui font plaisir, qui apportent du réconfort, qui font bien à l’âme… sans nuire au corps.
  
• Le lien, soit l’aspect collectif de la bouffe qui passe, entre autres, par la reconnexion avec nos traditions et la rencontre de l’autre à travers ses traditions et cultures culinaires.
  
• L’attention à l’impact de notre alimentation, tant sur la santé que sur la planète.

Rien de bien nouveau, vous nous direz. Nous sommes d’accord! Ce sont plutôt des courants qui se poursuivent. Par contre, en jumelant certains d’entre eux, on voit de nouveaux produits intéressants apparaître, comme des barres de houmous (bonnes au goût et mariant un classique de la Méditerranée avec une manière de manger sur le pouce à l’américaine), des croustilles faites de fromages séchés croquants ou encore des chips faites de tranches de poitrines de poulet (jumelant le plaisir et nutriments naturels), des « corn ribs » surgelées (amenant un légume dans une tradition habituellement associée à la viande), etc.

Par contre, ce qui a le plus retenu notre attention dans les allées de ce salon qui fait près de 6 fois la superficie d’exposition du Palais des congrès de Montréal, ce sont les produits « bonifiés » en nutriments de toutes sortes… souvent à des années-lumière de ceux habituellement associés au produit auquel ils sont ajoutés. Cette tendance donne lieu à de drôles d’innovations, dont les suivantes, qui ont attiré notre attention.

La bière pour sportif? Oui, oui, une bière sans alcool développée pour être le parfait breuvage pour récupérer post-entraînement. Parmi les arguments, on vante le fait qu’elle soit faible en calories, isotonique et naturellement vitaminée.

Des boules de fromages de style apéritif, des craquelins, des croustilles, des crêpes et même des bonbons avec un taux de protéines jusqu’à 20g par portion. Souvent, ces produits sont présentés comme une solution pour les sportifs ou les athlètes.

Il y a aussi tous les produits enrichis de collagène comme les eaux, les prêts-à-boire et les barres tendres. Sans surprise, ces produits vendent une certaine jeunesse éternelle avec des marques comme « Care Lab Divas ».

Il ne faut pas oublier des additifs pour lesquels on peut se poser plus de questions, comme de la créatine dans des capsules à café (encore pour sportif) ou encore du CBD dans des spiritueux (pour une fête incroyable). Décidément, on aura tout vu.

Comme discuté avec Bernard Lavallée, nutritionniste et animateur rencontré par hasard sur place, la ligne entre le supplément et l’aliment est de plus en plus floue. À un moment donné, il va falloir surveiller ou légiférer pour éviter de trop grandes doses consommées de certains de ces nutriments ou additifs pas toujours adaptés à toutes les diètes.

Parlant d’allégations un peu tirées par les cheveux, on a même croisé une entreprise qui vend des croustilles aphrodisiaques (mais sans dévoiler ses ingrédients magiques!) ou encore les chips #1 à manger avec une bière sans alcool. Vraiment?

Sans oublier une entreprise d’eau qui nous promet une boisson avec laquelle on peut se sentir bien, sans sucre et sans calorie. Évidemment... c’est de l’eau!!!

Parlant d’eau, on a même vu des viniers… d’eau! Oui, oui! On se demande encore pourquoi ça existe.

Décidément, on n’aura jamais réussi à nous vendre de l’eau - et d’autres aliments de base - si cher… en y ajoutant des valeurs ajoutées qui soulèvent des questions!

Il serait bien que les marketeurs soient des fois un peu plus conscients de l’impact des allégations communiquées sur leurs publics cibles.

On revient tout de même du SIAL Paris avec des tonnes de bonnes idées d’emballages, d’ingrédients, de saveurs pour les projets de nos clients-partenaires. Nous avons d’ailleurs bien hâte de revenir à la maison pour partager le tout.

Sur ce, salut Paris!