«Front-of-pack»: Le compte à rebours a commencé pour les marques alimentaires - Êtes-vous prêt·es?

*Un texte originalement publié sur les plateformes de Grenier.

Depuis plusieurs mois, cette nouvelle réalité fait partie intégrante de nos discussions avec nos collaborateur·rices et les gestionnaires des marques que nous accompagnons chez ilot… parce que c’est plutôt impossible de discuter de stratégie de marque et de commercialisation sans considérer ce grand bouleversement qui est en cours. On déboulonne quelques mythes qu’on a fréquemment entendus, récemment, autour de cette nouveauté qui fait pas mal jaser !

Qu’on l'appelle le nouveau symbole nutritionnel sur le devant des emballages, la loupe, le « Front-of-pack », le FOP ou l’avertissement sur le devant des emballages, tous ces termes utilisés dans le marché font référence au même symbole nutritionnel, qui deviendra obligatoire à partir du 1er janvier 2026, pour identifier bon nombre de produits préemballés ayant une teneur élevée en gras saturés, en sodium et/ou en sucre.

Malgré que ce nouvel outil ait fait les manchettes à quelques reprises, de nombreuses entreprises et marques alimentaires ne réalisent pas encore pleinement l’ampleur de ce changement. Elles sous-estiment l’impact que ce nouveau symbole aura sur leurs produits, leurs emballages, leur catégorie, le marché en général, la concurrence ainsi que les habitudes d’achat et de consommation des Canadien·nes qui navigueront, eux aussi, dans cette toute nouvelle réalité.

L’arrivée du FOP peut donner le vertige pour le moment et il peut être tentant de remettre sans cesse au lendemain la réflexion que ça demande… parce qu’il y a encore beaucoup d’incertitudes, et que ça affecte de nombreux aspects, des opérations à la production, en passant par la commercialisation et le marketing.

« Il est important de garder en tête que se préparer dès maintenant est assurément la meilleure façon de capitaliser sur les opportunités futures que ça va engendrer dans le marché, et de minimiser les risques et les effets négatifs potentiels sur les ventes. N’attendez surtout pas à la dernière minute ! » - Roxane, directrice données et commercialisation, ilot.

On a entendu maintes fois dans les derniers mois, de la part de marques qui souhaitent débuter les démarches liées à ce changement : « Mais… par où commencer ? ». La première étape essentielle est de déterminer si les produits d’une marque seront impactés ou non par l’obligation d’afficher le symbole. Quelques calculs doivent être réalisés en considérant différents éléments, comme le type de produit et la portion de référence de l’aliment. Certains aliments sont également exemptés pour des raisons techniques ou liées à la santé. Cette analyse préliminaire permet d'identifier plus facilement les priorités sur lesquelles concentrer ses efforts.

« Le gouvernement va sûrement repousser la date, j’ai pas besoin de m’inquiéter pour ça maintenant ! ». On l’a entendu aussi beaucoup, celle-là ! Et c’est compréhensible parce que Santé Canadaa déjà repoussé la date limite pour l’application du règlement par le passé. Mais ce serait très surprenant que cela arrive à nouveau, puisque les marques ont eu un total de 8 ans pour s’adapter et se conformer. Aussi, la transition est déjà bien entamée et plusieurs produits affichent dorénavant le symbole sur leur emballage. Difficile de faire marche arrière !

« J’ai le temps en masse, c’est juste en 2026 ! » Adaptation des recettes et changement d’ingrédients, modifications au niveau du design des emballages, engorgement chez les imprimeurs, délais de réponse des instances de réglementation, gestion des stocks d'emballages actuels, budget à prévoir pour la transition, gestion avec les bannières… Un changement qui apporte son lot de complexité, de défis à relever et de temps à investir, à ne pas sous-estimer.

En termes de design, la taille du symbole et son emplacement sur le devant des emballages apportent assurément son lot de défis. Plusieurs marques pensent qu’elles ont seulement à déplacer un peu l’information actuelle pour intégrer le symbole et hop, le tour est joué ! Mais la réflexion doit souvent être plus profonde, et peut nécessiter une refonte complète des emballages, ou bien une transition vers un nouveau format ou type d’emballage.

« Cette situation représente une occasion idéale pour les marques de faire évoluer leur identité, qu’elles modifient ou non leurs recettes. En optimisant la communication de leur promesse à travers leurs emballages, elles peuvent maximiser leur impact en tablettes, se démarquer de la concurrence et rester compétitives dans leur catégorie. » - Mélanie Boucher, directrice artistique et designer, ilot.

On entend souvent que « le nouveau symbole ne changera pas grand-chose sur le marché. » La réalité est que plusieurs marques adaptent déjà leurs recettes, leurs produits et leurs stratégies de commercialisation, ce qui impactera inévitablement le marché en termes de concurrence… et par conséquent, de compétitivité pour les marques. Aussi, basé sur l’expérience d’autres pays ayant fait un changement similaire, un impact réel est à prévoir sur les changements d’habitudes d’achat et de consommation.

« Les changements à venir peuvent grandement affecter les marques et leur positionnement actuel. Il y a plusieurs solutions qui peuvent être mises en place comme des extensions ou segmentations de gamme, ou bien le développement de nouvelles marques plus adaptées à cette nouvelle réalité pour se démarquer sur le marché. Une stratégie plus globale sera nécessaire pour plusieurs, et il est déjà minuit moins une pour s’y pencher. » - Guillaume Mathieu, chef de l’intelligence d’affaires, co-fondateur et associé, ilot

Dans tous les cas, la préparation sera la clé pour réussir ce changement qui s’opère déjà dans le marché et qui s'accélèrera dans les prochains mois. Vous sentez-vous prêt·es à faire face à cette nouvelle réalité de marché avec une stratégie solide qui vous permettra de tirer votre épingle du jeu ? N’hésitez pas à nous faire signe pour jaser de vos défis en lien avec ce changement !